Philosophie de l’art & Anthropologie des images

Analyses générales sur l’imaginaire et les imaginaires de l’esprit humain.

Philosophie de l’art

Quelques grandes théories de l’esthétique selon les grands noms de la philosophie.

L’Esthétique selon Kant (Critique de la raison pure)

  1. «On désire uniquement savoir si la seule représentation de l’objet est accompagnée en moi par une satisfaction aussi indifférent que je puisse être à l’existence de l’objet de cette représentation.»
  2. «Est beau ce qui plaît universellement sans concept.»
  3. «La forme de la finalité d’un objet, en tant qu’elle est perçue en celui-ci par la relation à une fin»
  4. «Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet de satisfaction nécessaire.»

La critique de Platon

La critique des beaux-arts commence avec Platon qui condamne l’art parce que celui-ci repose sur l’apparence sensible, l’illusion et l’erreur, une première forme de nihilisme et d’hostilité à la vie.

La critique de Baudelaire

«Je désire être ramené vers les dioramas dont la magie et énorme sait m’imposer une une utile illusion. Je préfère contempler quelques décors de théâtre, ou je trouve artistement exprimés et tragiquement concentrés mes rêves les plus chers. Ces choses, parce qu’elles sont fausses, sont infiniment plus près du vrai ; tandis que la plupart de nos paysagistes sont des menteurs justement parce qu’ils ont négligés de mentir.»

Baudelaire

Anthropologie des images

Les huit structures archétypales constantes dans les cultures

d’après Jean-Jacques Wunenburger:

  1. la conscience d’une réalité transcendantale, qui recoupe le sacré ;
  2. le double, la mort et l’au-delà ;
  3. l’altérité, ouvrant sur l’animal et le divin ;
  4. la quête de l’Unité (androgyne) ;
  5. l’actualisation des origines ;
  6. le déchiffrement de l’avenir ;
  7. l’évasion hors de la condition humaine (âge d’or, utopies) ;
  8. la lutte et la complémentarité des contraires ;

Jean-Jacques Wunenburger.

Les imaginaires collectifs

Tels que présentés par un groupe de travail réunissant en 1990 universitaires européens et américains :

  1. l’esprit des lieux (la nature, la frontière, le micro- et le macro-espace) ;
  2. les métamorphoses du temps (de l’âge d’or aux paradis futurs) ;
  3. les rêveries du voyage et l’aventure du regard (errance et enracinement) ;
  4. usages et mésusages de l’abondance (l’or, le travail, le progrès) ;
  5. les âges de la vie (l’enfance, la jeunesse éternelle, le vieillissement) ;
  6. les frontières du corps (le pur et l’impur, le propre et le sale, l’innocence et le
    péché, etc.) ;
  7. l’identité sexuée (le masculin, le féminin, l’androgyne) ;
  8. le Moi et l’autre (l’autochtone, l’étranger, le métis) ;
  9. géographies imaginaires (les images réciproques de l’Europe et de l’Amérique) ;

Réflexologie fondamentale

Dominantes Généralisation dynamique et affective de L’image Structures Correspondantes
Dominante posturale Les structures schizomorphes ou héroïques qui relèvent du régime diurne de l’imaginaire, qui s’expriment par le symbolisme de l’élévation, de la lumière, du combat. Le déficit pragmatique, la Spaltung entendue comme « le comportement représentatif de séparer », la géométrisation, l’antithèse.
Dominante digestive Les structures mystiques, qui relèvent du régime nocturne de l’imaginaire, et qui s’expriment par le symbolisme de la descente, de l’intimité, du blottissement. Le redoublement et la persévération, la viscosité des éléments représentatifs, la sensorialité des représentations, la minutie et la mise en miniature.
Dominante sexuelle Les structures synthétiques, qui relèvent du régime nocturne de l’imaginaire, et qui intègrent en une suite continue toutes les autres intentions de l’imaginaire, s’expriment par le symbolisme du cycle et du Progrès. L’harmonisation des contraires, la dialectique, l’histoire, le progrès.

D’après Gilbert Durand